Dans une interview publiée sur le site de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde déclare au magazine économique français Challenges que la BCE veut devenir un acteur dans le domaine des crypto-monnaies.
L’institution souhaite en effet profiter des innovations offertes par la technologie de la blockchain et les devises virtuelles pour proposer de nouveaux moyens de paiements. La BCE pourrait donc jouer un rôle essentiel dans l’innovation financière.
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« Dans le domaine des paiements, l’innovation est galopante. Elle correspond à une demande pressante pour des paiements plus rapides et moins chers, surtout lorsqu’il s’agit des paiements transfrontière. L’Eurosystème, en général, et la BCE en particulier entendent être des acteurs sur ces questions, et pas seulement les observateurs d’un monde qui change » déclare-t-elle.
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La présidente de la BCE rappelle que des initiatives ont déjà été lancées pour proposer des paiements instantanés en Europe
En 2018, l’Eurosystème a lancé une infrastructure permettant les « paiements instantanés paneuropéens avec règlement direct en monnaie de banque centrale (TIPS, c’est-à-dire TARGET Instant Payment Settlement) ».
Pour rappel, l’Eurosystème regroupe la BCE et les Banques Centrales Nationales (BCN) des pays ayant adoptés la monnaie unique. Ainsi, cette initiative permet aux banques de traiter les demandes paiements en quelques secondes à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
« Cela répond non seulement à la préférence des jeunes générations, qui désirent payer avec leurs smartphones, à toute heure du jour ou de la nuit, mais aussi des entreprises, qui souhaitent optimiser les processus de paiement et de chaîne d’approvisionnement » ajoute Christine Lagarde.
Christine Lagarde soutient les recherches de la BCE concernant l’émission d’une monnaie digitale de banque centrale (MDBC)
Depuis la fin de l’année dernière, un groupe de travail de la BCE étude la faisabilité d’une « MDBC, à l’échelle de la zone euro ». L’institution européenne souhaite connaître les coûts, les risques et les avantages d’un tel projet. Il faut aussi pouvoir garantir que la transmission de la politique monétaire et l’accès de cette monnaie au grand public pourront se faire sans danger.
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« Les perspectives d’initiatives des banques centrales ne devraient, cependant, ni décourager ni écarter les solutions du secteur privé pour des paiements de détail rapides et efficaces dans la zone euro » ajoute Christine Lagarde. Sauf lorsque ces entreprises peuvent menacer la « souveraineté nationale » comme l’indiquait Bruno Le Maire à propos de Facebook.
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Pour contrer Libra et être pionnier dans le domaine, la France a décidé d’expérimenter un crypto-euro cette année
« Je vois un intérêt à avancer rapidement sur l’émission d’au moins une monnaie digitale de banque centrale de gros afin d’être le 1er émetteur au niveau international et tirer les bénéfices réservés à une monnaie digitale de banque centrale de référence » a déclaré récemment le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau sur le Twitter de la Banque de France.
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Ce crypto-euro sera dédié aux transactions entre institutionnels dans un premier temps. Si cette initiative fonctionne correctement et que l’utilité de celle-ci est prouvée, alors il se pourrait que ce crypto-euro soit disponible aux particuliers.
Regardez la vidéo ’Avec son « euro digital », la Banque de France se lance dans la bataille des crypto- monnaies’ de l’Opinion (français) : https://www.youtube.com/watch?v=oleMaXmPHpI
