Les équipements de minage sont l’un des facteurs fondamentaux du succès de Bitcoin. En effet, leur efficience détermine si le minage des crypto monnaies est rentable ou pas. Si les passionnés de cryptos ont résolument tendance à être portés vers l’avenir, l’histoire des équipements de minage fournit des clefs pour comprendre comment cette activité est devenue un secteur économique distinct. L’industrie du minage des cryptos continue d’évoluer aujourd’hui, même si son rythme de développement ralentit.

Table des matières
Histoire du minage Bitcoin
Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur l’histoire complète des technologies de minage de Bitcoin, ainsi que les innovations qui vont la faire évoluer dans un avenir proche.
Minage par processeur (CPU)
Le 3 janvier 2009, Satoshi Nakamoto minait le premier bloc de la chaîne de blocs Bitcoin. Vu qu’il était l’unique mineur du réseau à l’époque, Nakamoto n’avait pas besoin d’un équipement spécifique. Le minage, il le faisait avec un simple ordinateur. Plus précisément, avec son processeur. Au début, le minage BTC se faisait ainsi, avec un simple CPU.

Minage par carte graphique (GPU) et FPGA
La première grande innovation du minage Bitcoin est apparue peu de temps après la création d’un marché pour Bitcoin, donc d’une valeur d’échange. Le 22 mai 2010, le programmeur Laszlo Hanyecz payait 10.000 BTC pour 2 pizzas Papa John’s (25 $). D’après Coin Metrics, la valeur de Bitcoin était d’environ 0,08 $ en juillet. En octobre, on était à 0,10 $. C’est durant ce mois que le premier programme de minage exploitant les cartes graphiques est apparu.
Contrairement aux CPU, les GPU sont optimisées pour effectuer un nombre restreint d’opérations mathématiques. En effet, les cartes graphiques excellent dans les calculs simples. Théoriquement, il s’agit d’opérations pour afficher les pixels d’un programme ou d’un jeu. Mais il est possible de les reprogrammer pour effectuer les problèmes du Proof of Work de Bitcoin. Cette opération a permis de multiplier le rendement du minage par 6 par rapport aux CPU, selon Josh Metnick.
Mais une autre innovation bouleversa le secteur dès l’année suivante. Les FPGA (circuits logiques programmables) furent eux aussi exploités dans le cadre du minage des cryptos. D’après les calculs de Metnick, les FPGA offrent un rendement 2 fois supérieur aux meilleures cartes graphiques. Cela dit, les FPGA doivent être modifiés aussi bien du côté du hardware que du software pour être efficaces.

Mining ASIC
La 3e grande innovation du minage de Bitcoin est probablement celle qui a requis le plus de ressources, de temps et de développement. Au lieu d’adapter des choses existantes, les mineurs ASIC sont le fruit de recherches qui avaient pour objectif de créer des machines conçues spécifiquement pour le minage. En 2013, une société chinoise de matériel informatique, Canaan Creative, sortait le premier mineur ASIC.
Vu qu’un ASIC est spécifiquement conçu pour miner des crypto monnaies, tout est optimisé. Comme on pouvait s’y attendre, le rendement de ces mineurs dépassait de loin tout ce qui existait auparavant.
Si Canaan Creative fut la première à proposer un mineur ASIC, Bitmain et MicroBT ne tardèrent pas à proposer de nouvelles solutions, plus avancées. Depuis 2013, la puissance est l’un des domaines d’amélioration de ces machines. Mais aussi la taille des puces, qui sont passées de 130 nm en 2013 à 7 nm dans les derniers modèles les plus avancés de 2020. Cette taille des puces est plus un enjeu d’efficience que d’encombrement. Plus elles sont compactes, moins elles consomment d’électricité. D’après Metnick, les meilleurs ASICs d’aujourd’hui sont 1 milliard de fois plus rapides qu’un processeur lambda de 2009.
Vidéo : miner des cryptos de façon professionnelle
Miner du Bitcoin : le futur
Depuis 2015, le rythme du compactage des puces des machines ASIC ralentit. On est loin des progrès dramatiques enregistrés en 2013 et 2014. De plus, depuis la mise sur le marché de ces mineurs aucune autre technologie majeure n’est apparue afin d’opérer un nouveau pas de géant en termes d’efficience.
« Nous sommes en train d’atteindre les limites fondamentales, » a déclaré Rakesh Kumar, professeur associé de l’école d’ingénierie électrique et informatique de l’University of Illinois. « Il s’agit d’un problème qui n’est pas propre au minage de Bitcoin, mais à l’ensemble du secteur des semi-conducteurs… Nous avons besoin d’une nouvelle invention. »
En l’absence d’une nouvelle technologie révolutionnaire, les mineurs Bitcoin ne seront plus en mesure de gagner la guerre de la concurrence sur le terrain du matériel. Les sources d’électricité, la planification financière voire même la diversification des produits vont devenir les seuls paramètres sur lesquels les mineurs entreront en compétition.
Si, historiquement, les évolutions du matériel de minage ont permis de faire de grosses économies, le futur risque d’être différent en raison de ces limites techniques. Le prix de Bitcoin est bien entendu un facteur important. Plus il est élevé, plus l’intérêt pour le développement de nouvelles technologies l’est aussi. Cela dit, on ignore totalement quelle sera la prochaine avancée du minage des cryptos.