16.727 EUR, ou 19.700 dollars… Tel est le record historique de Bitcoin en euros, atteint le 16 décembre 2017, soit il y a environ 2 ans et demi. Le Bitcoin peut-il atteindre les 100k€ ? Je pense que oui, avec un bémol de taille. Voici le raisonnement derrière cette opinion, qui n’a évidemment pas vocation à constituer un conseil d’investissement !
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Pourquoi Bitcoin peut atteindre les 100.000 €
La première considération n’est pas la plus importante, mais il convient tout de même de l’aborder. En décembre 2017, l’euro était presque à son plus haut de ces 5 dernières années. Il fallait environ un euro pour obtenir 1,2 dollar. Aujourd’hui, la monnaie unique a baissé à 1,08. Ce qui signifie que le cours de Bitcoin en euros est poussé pour nous, Européens, à la hausse sur simple base du taux de change EURUSD.
Bien sûr, ce n’est pas cela qui va permettre à Bitcoin d’atteindre les 100k€, mais cela aide. De nombreux analyses FX anticipent la parité euro dollar. Et si l’Union devait imploser, ce qui est un scénario possible vu notamment le jugement récent de la cour constitutionnelle allemande, Bitcoin pourrait grimper très vite vers les 100k€ alors que l’euro vit ses derniers jours.

La crise de la dette accélérée à cause du coronavirus, cela devrait favoriser Bitcoin
Que l’on aime ou pas, Bitcoin est devenu une réserve de valeur, et non une devise. Et c’est logique. À terme, il n’y aura pas d’inflation monétaire dans Bitcoin. Même l’or, considéré comme la valeur refuge alternative par excellence, voit sa masse monétaire augmenter chaque année. Un individu qui possède plusieurs monnaies se débarrassera d’abord de celle dont la valeur est la plus susceptible de baisser rapidement. Le concept de Bitcoin pousse naturellement la thésaurisation. C’est pourquoi BTC est devenue une réserve de valeur, par la force des choses. En économie, on appelle cela la loi de Gresham.
Bien avant la crise du coronavirus, nous étions déjà vers la fin d’un super cycle de la dette démarré avec l’abandon du standard or. En bref, les nouvelles dettes génèrent de moins en moins de croissance. Le crédit ne sert plus à financer majoritairement des outils productifs générateurs de croissance, il est utilisé pour emprunter de la croissance future afin d’éviter une déflation meurtrière en raison de l’endettement excessif du système.
Les QE des banques centrales, démarrés après la crise de 2008, furent les premières fissures dans l’édifice de notre système économique et financier reposant sur la dette. Le coronavirus n’a fait qu’accélérer le processus. À chaque crise, les banques centrales vont devoir en faire toujours plus. Cela a été prédit par les économistes autrichiens depuis 2010 environ, et 2020 leur a enfin donné raison.
C’est cet élément qui me fait penser que Bitcoin peut atteindre les 100k€, peut-être même plus.

Si Bitcoin devait détrôner l’or…
Si on accepte que Bitcoin est une valeur refuge alternative, on peut anticiper son prix en comparant sa valeur de marché avec celle d’actifs similaires. L’or a beau être un actif bien établi, il partage un point commun avec Bitcoin : il est honni par les banques centrales (ce qui ne les empêche pas d’en posséder).
Actuellement, la valeur de marché de l’or est d’environ 8 trillions d’euros. Celle de Bitcoin de 158 milliards d’euros. C’est environ 50 fois plus. Pour que Bitcoin atteigne 100.000 EUR, il faudrait que BTC pèse « seulement » moins d’un 5e du marché de l’or. Et si la crypto monnaie devait détrôner le métal jaune en tant que première valeur refuge alternative, on aurait un BTC à plus de 400.000 € sur base de la masse en circulation actuelle.
Au vu de cela, il semble évident que prédire à Bitcoin à 100k€ n’est pas si extravagant que cela. Mais si ce potentiel haussier existe, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas des obstacles en chemin.
Les régulateurs, le risque numéro 1
En 2017, les autorités américaines ont agi de concert pour mettre fin à la hausse de Bitcoin. Depuis, à chaque fois que le cours se redresse un élu américain, ou un haut responsable d’une banque centrale, monte au créneau pour réclamer des régulations, ou tout simplement le bannissement des cryptos. C’est un risque qu’il faut prendre au sérieux.
Il est souvent ignoré par les maximalistes. « On ne peut pas arrêter un réseau décentralisé, » tel est l’argument que j’entends souvent. C’est vrai. Mais ce réseau décentralisé sera presque sans valeur si la conversion BTC-EUR est rendue impossible, si les transactions cryptos sont rendues illégales. Certes, lesdits maximalistes continueront d’utiliser Bitcoin. Mais avec qui ?

Il y aura probablement des juridictions où il sera toujours possible d’acheter et de vendre du Bitcoin. Mais pour de nombreux particuliers, les difficultés pratiques et les risques légaux engendrés par la détention de cryptos signifieront leur désertion. La chute des utilisateurs engendrera la chute du prix. C’est d’une logique implacable.
Bitcoin victime de son succès ?
A titre personnel, il s’agit de ma plus grosse inquiétude pour Bitcoin. Il pourrait être victime de son succès. Lorsqu’il s’agit de protéger leur devise, les gouvernements sont prêts à tout. Notamment l’instauration de mesures de contrôles des capitaux (cfr Chypre). Croire que les gouvernements ne banniront jamais Bitcoin afin de s’assurer que les contrôles des capitaux sont respectés est aussi naïf que dangereux. Je ne dis pas que cela aura lieu à 100 %. Mais, selon moi, le risque est élevé.
Dans les années 30, le gouvernement américain a interdit à sa population de détenir de l’or. Il a passé une loi obligeant la population à remettre son or contre une compensation financière fixée par celui-ci. Il y a donc une sorte de précédent historique. Et même si la plupart des Américains ignorèrent l’ordre de Roosevelt, les choses se compliquent aujourd’hui avec la disparition progressive des transactions en liquide.
Conclusion
Vu l’état de déliquescence de notre système financier, il est clair que Bitcoin peut clairement atteindre les 100k€. Reste à savoir si la crypto monnaie ne sera pas entravée par nos gouvernants vu que le succès de Bitcoin est lié à l’échec des devises traditionnelles dans leur capacité à maintenir leur pouvoir d’achat.