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Craig Wright qualifié d’imposteur dans des messages signés avec les clés de « ses » adresses

Pour ceux qui suivent la saga Craig Wright / Satoshi Nakamoto, ces dernières semaines ont été riches en rebondissements. Les données publiques du procès qui l’oppose à Ira Kleiman nous ont fourni des tas de documents qui sont de nouvelles preuves accablantes des mensonges et faux documents fournis par Wright à la cour de Floride qui gère le cas. Mais hier, un nouvel événement d’ampleur a eu lieu : 145 adresses du Tulip Trust ont signé un message qualifiant Craig Wright d’imposteur.

BSV
AlekseyIvanov / Shutterstock.com

Qu’est-ce que le Tulip Trust ?

Le Tulip Trust est, selon Craig Wright, un trust dans lequel il a parqué les Bitcoins qu’il a minés en tant que Satoshi Nakamoto. Il contient des milliers d’adresses vu que chaque bloc de rewards Bitcoin est attribué via une adresse de type coinbase. Toujours selon les déclarations de Wright sous serment, il n’a pas accès aux clés privées car il n’est pas fidéicommissaire (trustee) du trust. Les fichiers sont protégés via le partage de clé secrète de Shamir. Concrètement, personne n’a accès aux clés privées de ces adresses, selon ses déclarations.

145 messages signés avec les clés d’adresses du Tulip Trust

Seulement voilà, hier un fichier est apparu sur Internet. Il contient un message, une liste d’adresses ainsi qu’une signature cryptographique. Le message se lit ainsi :

« Craig Steven Wright est un menteur et un imposteur. Il ne possède pas les clés qui ont été utilisées pour signer ce message. Le Lightning Network est une réussite significative. Cependant, nous devons poursuivre notre travail sur les capacités on-chain. Malheureusement, la solution ne consiste pas à simplement modifier une constante du code, ou à permettre à des acteurs puissants de se débarrasser des faibles. »

N’importe qui peut vérifier la validité de ces signatures via un outil en ligne tel que https://tools.bitcoin.com/verify-message/, ou encore l’outil de vérification fourni par certains wallets Bitcoin. Ces messages sont authentiques, et n’importe qui peut vérifier que les adresses figurent bien sur la liste du Tulip Trust. Ce qui prouve que Craig Wright n’a pas les clés privées de ces wallets Bitcoin.

Pour être clair, rien ne prouve qu’il s’agit de blocs minés par Satoshi. Il s’agit d’adresses qui ont été revendiquées par Wright via sa liste remise au juge, et qui ne sont manifestement pas les siennes. Voilà pour les faits.

Craig Wright imposteur

Craig Steven Wright is a liar and a fraud. He doesn’t have the keys used to sign this message.

The Lightning Network is a significant achievement. However, we need to continue work on improving on-chain capacity.

Unfortunately, the solution is not to just change a constant in the code or to allow powerful participants to force out others.

We are all Satoshi

Craig Wright et Satoshi Nakamoto : et maintenant ?

On pourrait penser que ce genre de preuve est suffisant pour convaincre même quelqu’un de passablement déraisonnable. Mais l’univers des cryptos est un monde à part où la passion prend souvent le pas sur le bon sens. À vrai dire, le cas de Craig Wright était déjà scellé avant cela. Les juges de Floride lui avaient donné le bénéfice du doute afin qu’il produise enfin les documents requis par la défense et la Cour durant le processus de mesure d’instruction in futurum. Non sans l’avoir vilipendé pour ses parjures, ses productions de faux documents et obstruction à la justice.

Ils avaient néanmoins prévenu qu’en cas de nouveaux tours de passe-passe, l’accusé ferait l’objet de sanctions. Il risque donc de ne pas y avoir de procès en juillet, si les juges tiennent parole un jugement par défaut contre Wright devrait être prononcé.

Bien avant cet épisode des signatures, il avait déjà commis de nombreux parjures et fourni des faux. Par exemple, quand l’avocat du plaignant a demandé à Wright si l’un de ses avocats n’avait jamais mis un terme à leur collaboration à cause de faux fabriqués par ses soins, il a répondu que non. Or, un email du 4 juillet 2015 d’Andrew Sommer et une lettre en date du 6 (voir ci-dessous), du cabinet Clayton Utz qui représentait Wright et sa société DeMorgan dans le cas qui l’opposait au fisc australien (ATO), le prouve. Et pourquoi Me Sommer décide de laisser tomber son client ? En raison d’e-mails altérés et fabriqués par Craig Wright… Dans des documents concernant le Tulip Trust 3, une société avec son numéro officiel est mentionnée alors qu’elle n’était pas encore créée à cette date. Anachronismes, incohérences, déclarations contradictoires… Il s’agit d’une constante chez cet individu.

Craig Wright faux Andrew Sommer

Le dilemme de Wright

En bref, Wright se trouve face à un nœud gordien. D’un côté il affirme être Satoshi Nakamoto sans présenter l’ombre d’une preuve. De l’autre, il est impliqué dans une action en justice qui l’accuse de ne pas avoir rétribué les héritiers de Dave Kleiman comme il se doit (lorsqu’il a contacté Ira Kleiman, il lui a indiqué que lui et Dave étaient au centre de l’invention de Bitcoin). S’il finit par admettre qu’il n’est pas Satoshi Nakamoto pour éviter de devoir payer des milliards à Ira Kleiman, la légitimité de Bitcoin SV, censé être la vision de Satoshi, vole en éclats. S’il campe sur ses positions, le juge pourrait le condamner à compenser Ira Kleiman en dollars sur base de Bitcoins qui ne sont pas les siens.

J’ignore si le camp Kleiman pense vraiment que Wright est Satoshi Nakamoto, ou s’il s’agit d’une simple tactique légale pour le forcer à confesser qu’il a menti, où à forcer les juges à arriver à cette conclusion en l’acculant. Je pencherais pour la seconde option. En effet, vu le nombre de mensonges et de faux documents fournis par Wright, il est clairement impossible de faire confiance à cet individu. Pourquoi le clan Kleiman devrait le croire spécifiquement sur ce point ? Cela n’a aucun sens.

Il ne faut aussi pas perdre de vue que si les frais de justice de Wright sont financés par le milliardaire Calvin Ayre, les frais de justice de Kleiman sont aussi pris en charge par un ou des tiers. Qui sont-ils ? On ne peut que spéculer. Mais la logique dit que cela doit être des individus ou des entités qui ont un intérêt à protéger Bitcoin (maj juin : on sait désormais qu’il s’agit de la société Parabellum Litigation, qui finance les frais de défense des justiciables dans des affaires juteuses et prend un pourcentage sur les montants alloués par le juge).

Le camp Bitcoin SV toujours soudé sur fond de théories du complot

On pourrait croire qu’en vertu de ces preuves irréfutables, le soutien pour Wright se limite désormais à quelques irréductibles. Que nenni, il y a toujours une bonne excuse pour expliquer l’inexplicable. Hacks, « vous ne comprenez rien à rien », raisonnements absurdes (par exemple, Wright a expliqué hier à son Slack qu’avoir les clés privées d’une adresse Bitcoin ne constitue pas une preuve de propriété…), promesse d’une preuve qui arrivera « bientôt », l’autisme supposé de Wright… Les excuses ne manquent jamais.

Mais la clé de ce dossier, c’est Calvin Ayre. Ce Canadien a fait fortune dans les casinos en ligne dans les années 2000 via Bodog. Non sans avoir des soucis avec la justice. Parmi ses exploits, il a notamment fait partie des 10 Most Wanted du FBI pour blanchiment d’argent et accès à des plates-formes de jeu en ligne non régulées ouvertes aux résidents US.

Il finance tout l’écosystème BSV, de Coingeek à Taal en passant par la Bitcoin Association. Sans lui, Bitcoin SV se retrouverait littéralement à la rue. Combien de temps va-t-il soutenir son protégé, combien d’argent est-il prêt à engloutir dans ce qui s’apparente à un puits sans fond actuellement ? Lui seul le sait.

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