Même si vous n’êtes pas un fan de Chainlink, vous avez probablement remarqué son ascension irrésistible vers le top 10, puis sa chute relative. Les cryptos sont volatiles, à première vue il n’y a rien de surnaturel. Cela dit, cette baisse a coïncidé avec un événement non négligeable. À savoir la publication d’un rapport controversé sur LINK, qui invite à shorter le jeton, par une société énigmatique, Zeus Capital. L’affaire avait déjà fait du bruit, mais les choses ont pris une nouvelle ampleur lorsque Zeus Capital a suggéré la constitution d’une action de groupe hier.
Chainlink, Zeus Capital, Nexo…
La campagne contre Chainlink a démarré à la mi-juillet avec la publication d’un épais rapport à charge de Chainlink. Sur les réseaux sociaux, mais aussi via l’envoi d’e-mails non sollicités. Concernant ce point, je peux attester de la véracité de cette allégation, vu que j’ai moi-même reçu un tel e-mail contenant le rapport sur LINK. Celui-ci compare le projet à Wirecard en termes de fraude. Sur des dizaines de pages, il explique pourquoi Chainlink est complètement surévalué et invite à shorter le jeton.
Si le rapport, plutôt fouillé, contient de nombreuses informations factuelles, l’opacité de Zeus Capital pose question. La « société » ne répond pas aux appels téléphoniques des médias ou des passionnés de crypto qui tentent de la contacter. Inutile de préciser que la publication du rapport a courroucé les partisans de Chainlink. Et en fouillant un peu, ils ont accusé Nexo d’être derrière la campagne de dénigrement.
La rumeur Nexo
Pourquoi Nexo se cacherait-il derrière cette campagne ? Les investisseurs de Chainlink pointent 4 éléments :
- Juste avant la publication du rapport, Nexo aurait emprunté 350.000 LINK pour shorter le jeton
- Dans le rapport, il y a un lien cassé vers un disque dur qui mentionne « \Users\Simeon\ ». Il se fait que le patron de la recherche de Nexo s’appelle Simeon Rusanov
- Les personnes qui ont reçu l’email de Zeus Capital sont des utilisateurs de la plate-forme Nexo
- Un Typeform qui se trouve sur le site de Zeus Capital contient des références du site de Nexo
Concernant le troisième point, je peux à nouveau confirmer. Et c’est d’autant plus curieux que je n’ai utilisé cette adresse e-mail que sur le site de Nexo. Il semblerait donc bien que cette base ait été utilisée. Cela dit, Nexo peut avoir vendu ces données, il ne s’agit pas d’une preuve en soi.
Du côté de Nexo, on réfute en bloc ces accusations. La société de crédit crypto a affirmé être en contact étroit avec Chainlink (les 2 sont partenaires). Chainlink n’offre pas vraiment davantage de lumière sur ce dossier vu que le projet s’est muré dans le silence depuis l’éclatement de l’affaire.
Une action de groupe contre Chainlink
Ce qui est par contre sûr, c’est que les anonymes qui sont derrière Zeus Capital, qui qu’ils soient, n’en ont pas fini avec Chainlink. Hier, leur compte Twitter a invité les investisseurs mécontents de Chainlink à la contacter pour la constitution d’une action de groupe. Cryptonews a contacté par email Zeus Capital afin de tenter de glaner quelques informations.
La personne qui a répondu par courriel, Linda Stone, a fourni les éléments suivants :
- Zeus Capital se serait intéressé à Chainlink en raison de l’intensification de leurs annonces qui ont fait grimper le prix
- Aucun contact n’a été pris avec Chainlink afin de conduire cette analyse, qui se base sur des données publiquement disponibles
- Les adresses e-mail proviennent d’une base de données qui a été achetée à un fournisseur que Zeus Capital ne souhaite pas dévoiler
- La société aurait été fondée vers novembre 2019. Tout le monde souhaite rester anonyme, des investisseurs aux analystes en passant par le patron, « pour des raisons de sécurité »
Depuis le 15 juillet, le prix de LINK a chuté de plus de 20 % alors que les cryptos sont dans une phase ascendante. Chainlink a dû en conséquence abandonner sa place dans le top 10.