Un protocole créé sur base d’un projet existant légèrement modifié (Uniswap), un fondateur anonyme, beaucoup d’argent en jeu… SushiSwap, exemple de la folie DeFi qui n’est pas sans rappeler l’exubérance des ICO en 2017, rassemblait de nombreux ingrédients pour une triste fin. Et c’est apparemment l’issue que prend ce projet alors que « Chef Nomi », son initiateur, a décidé de mettre les voiles après une dizaine de jours en empochant une dizaine de millions de dollars au passage. Pas mal pour 2 semaines de « travail ».
SushiSwap : les dangers de la DeFi
Cet épisode met en exergue la complexité, la créativité, mais surtout le caractère imprévisible de l’écosystème DeFi. Selon DefiPulse, le complexe a accumulé pour plus de 8 milliards de dollars de jetons dans ses contrats intelligents. Cela dit, geler des tokens dans des smart contracts contrôlés par un développeur anonyme n’est peut-être pas la meilleure idée qui soit. C’est probablement ce que les investisseurs de SUSHI ont pensé lorsque Chef Nomi a liquidé tous ses jetons contre 37.000 ETH en guise d’au revoir.
Sam Bankman-Fried, de FTX, est désormais aux manettes
Suite à la vente des jetons de Chef Nomi, c’est une foire d’empoigne verbale sur Twitter et cie entre sa personne et les investisseurs. Au final, le Chef a remis les clés privées du projet à Sam Bankman-Fried, le CEO de FTX, qui fait partie des investisseurs mécontents. Celui-ci a indiqué qu’il allait migrer le contrat vers une adresse multi-sig en attendant que le projet soit complètement décentralisé. L’opération a été réalisée hier.
Si on en croit le prix du jeton, le projet n’est pas mort, vu qu’il a rebondi à 2,9 dollars après avoir atteint moins de 2,6 $. Reste à savoir s’il ne s’agit pas du rebond du chat mort, vu toute la publicité négative du week-end dernier autour de SushiSwap.