Ce lundi soir, Ripple a dévoilé que la Securities and Exchange Commission devrait attaquer en justice l’ICO de XRP prochainement. La SEC reproche à la société émettrice de XRP d’avoir vendu une valeur mobilière (security) sans les autorisations requises. La nouvelle a fait chuter la valeur de XRP (-17 % sur 24 heures) à 0,462 $ le jeton.
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Une action en justice imminente contre Ripple
Le CEO de Ripple, Brad Garlinghouse, ainsi que le cofondateur Chris Larsen seront également poursuivis individuellement. Fortune, qui rapporte l’information, a contacté la SEC pour commentaires. Le régulateur américain a refusé d’en fournir, ce qui tend à prouver que quelque chose se prépare en effet.
Cela fait des années que Ripple et la SEC débattent de la nature de XRP. S’agit-il d’une devise, d’une commodité ou d’une valeur mobilière ? La réponse à cette question n’est pas anodine, car chaque catégorie engendre des obligations légales variables.
« Une attaque contre les cryptos »
Garlinghouse a vertement critiqué la décision de la SEC d’entreprendre une action légale juste avant les fêtes de fin d’année et le changement d’administration. Le CEO de Ripple a également annoncé que sa société n’allait pas se laisser faire. « C’est choquant, même le Grinch n’aurait pas fait ça, » a-t-il déclaré. « Il s’agit d’une attaque contre l’intégralité du secteur des cryptos et l’innovation américaine. »
Le cas particulier de XRP
L’outrage de Garlinghouse n’est pourtant pas partagé par tout le monde. Ripple, par sa nature semi-centralisée, a toujours été considéré comme un cas particulier. Pour de nombreux aficionados des cryptomonnaie, Ripple n’en est pas une.
Bitcoin et Ethereum ont déjà été classés parmi les valeurs non mobilières. Notamment en raison de leur décentralisation. Les jetons XRP ont été préminés par Ripple Labs. Ils sont vendus au bon gré de cette société. Garlinghouse ne partage cependant pas ce point de vue. Pour lui, XRP est à Ripple Labs ce que le pétrole est à Exxon. Une comparaison qui ne tient pas la route, vu que ce même pétrole peut être produit par Shell, par exemple. Personne ne peut « produire » du XRP à part Ripple Labs, la seule façon d’en obtenir est d’en acheter.
Que va-t-il se passer pour Ripple ?
De nombreux projets ont déjà été condamnés, notamment Kik, sur des bases similaires. Mais tandis que ceux-ci ont procédé à leur ICO malgré les avertissements de la SEC, les actions de Ripple sont bien antérieures. De plus, de nombreux pays ont déjà tranché cette question en faveur de XRP (Suisse, Singapour et Japon).
Garlinghouse dénonce également une action politique. Avec le changement d’administration qui se prépare, la direction de la SEC devrait également changer. Au pire, Ripple devrait écoper d’une amende. Reste à savoir quel sera son montant.