Alors que l’investissement en cryptomonnaie gagne du terrain, voyons comment les conseillers en gestion de patrimoine s’adaptent à cet engouement, tout en restant dans les clous de la réglementation.
L’intérêt grandissant pour les cryptoactifs
Des jetons de cryptomonnaie aux NFT, la classe d’actifs numériques a bel et bien capté l’intérêt du grand public. D’après l’étude de l’Adan et KPMG de 2024, presque un Français sur dix détient une forme de cryptomonnaie, attirés par le potentiel des bitcoins, ether, et autres cryptoactifs. Ce phénomène est particulièrement observable chez les jeunes investisseurs, qui sont de plus en plus nombreux à souhaiter intégrer ce nouvel horizon à leurs portefeuilles d’investissement.
Face à cette montée d’intérêt, les conseillers en gestion de patrimoine s’adaptent. Laurent Ovion, le directeur de l’innovation de DLPK, affirme que son entreprise compte une quinzaine de conseillers actifs dans le domaine de la cryptomonnaie qui la recommandent à leurs clients. D’autres, plus attentistes, préfèrent attendre que le client lui-même fasse part de son intérêt pour la cryptomonnaie.
L’enregistrement auprès de l’AMF et les partenariats
Torner vers des prestataires autorisés est crucial pour assurer une gestion sécurisée des investissements cryptos. En France, la provision de services liés aux actifs numériques demande un enregistrement auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Malgré cela, certains conseillers choisissent de travailler avec des intermédiaires non enregistrés, une pratique potentiellement risquée.
Afin d’assurer une couverture réglementaire, le groupe DLPK a tissé des liens avec Alphacap et Coinhouse, deux firmes autorisées par l’AMF pour fournir des services liés aux cryptoactifs. Ces entreprises sont autorisées à acheter et vendre de la cryptomonnaie pour le compte d’investisseurs français.
La question de la sécurité des transactions
La sécurité des transactions est un enjeu majeur dans la gestion des cryptoactifs. Bien que l’enregistrement auprès de l’AMF offre une certaine assurance, certains estiment que cette réglementation est insuffisante en termes de sécurité et préfèrent se tourner vers des prestataires étrangers.
L’AMF a la capacité de retirer l’enregistrement d’un prestataire en cas de manquements aux obligations de lutte contre le blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. Par exemple, en septembre 2022, l’AMF a retiré l’enregistrement à la plateforme Bykep en raison de viols concernant des transactions effectuées sans le consentement de ses clients.
Mise en garde contre les acteurs non PSAN
David Charlet, président de l’Association nationale des conseils financiers (Anacofi), met en garde contre la recommandation d’acteurs non PSAN. Bien que cela ne soit pas strictement interdit, il suggère fortement de ne pas le faire, en raison des risques pour l’investisseur. Le statut de prestataires de services sur cryptoactifs (PSCA) devrait contribuer à ce tri à partir de 2025.
Alors que l’appréciation pour les cryptoactifs continue de grandir, une question se pose : votre conseiller en gestion de patrimoine est-il réellement préparé pour naviguer avec assurance dans le monde des cryptomonnaies ?