Le Salvador, pionnier en matière de cryptomonnaies, a annoncé avoir miné 474 bitcoins en utilisant l’énergie géothermique de ses volcans, démontrant un usage innovant et durable des ressources naturelles.
Le Salvador, une nation précurseur en crypto-minage
Depuis l’adoption du Bitcoin comme monnaie légale en septembre 2021, le Salvador n’a cessé d’explorer de nouvelles avenues pour capitaliser sur cette cryptomonnaie. Dès les premiers jours, le président Nayib Bukele a affiché son ambition de positionner le pays en tant que leader dans le domaine de la cryptomonnaie, en particulier via le minage du Bitcoin. L’un des projets phares de cette stratégie fut le développement de Volcano Energy et la mise en place du Lava Pool en 2023.
Ces initiatives ont permis à la nation centraméricaine de miner plus de 470 bitcoins jusqu’à présent, intégrant ces actifs dans un trésor en Bitcoin déjà conséquent. Mais quels sont les tenants et aboutissants de cette entreprise audacieuse?
Des bitcoins qui valent leur pesant d’or
Récemment, l’Office National du Bitcoin (ONBTC) du Salvador a rendu public un outil permettant de suivre en temps réel les avoirs du trésor national en bitcoins. Selon cet outil, le pays détient actuellement 5 750 bitcoins. Parmi eux, 473,5 bitcoins ont été minés grâce à l’énergie géothermique. À un cours actuel de 64 500 dollars par bitcoin, cela représente une somme impressionnante de 30,5 millions de dollars.
Cette manne financière a été rendue possible par l’exploitation d’une petite fraction de l’énergie géothermique générée par le volcan Tecapa. En effet, seulement 1,5 mégawatts (MW) sur les 102 MW produits par la centrale géothermique publique ont été utilisés pour le minage de bitcoins. Il s’agit d’une utilisation ingénieuse et renouvelable des ressources naturelles du pays, permettant à la fois de générer des revenus et de réduire l’empreinte écologique du minage de crypto.
L’innovation par les bonds volcaniques
Au-delà du minage quotidien et des bitcoins ainsi accumulés, le gouvernement salvadorien envisage également de lancer des obligations d’État basées sur le Bitcoin, les célèbres « Volcano bonds » ou « Volcano tokens ». Ce serait une première mondiale, un projet qui a suscité l’intérêt et la curiosité de nombreux investisseurs et observateurs du monde financier.
Ces obligations seraient émises en utilisant le Bitcoin et permettraient au pays d’obtenir des fonds tout en offrant aux investisseurs une nouvelle forme d’actif numérisé et tokenisé. Avec de telles initiatives, le Salvador pourrait bien façonner l’avenir des finances publiques en démontrant comment la cryptomonnaie peut être intégrée dans des dispositifs financiers plus traditionnels.
Les défis à venir
Cependant, cette stratégie audacieuse n’est pas exempte de défis. Le Bitcoin est connu pour sa volatilité, ce qui signifie que les valeurs des avoirs en crypto du Salvador peuvent fluctuer de manière significative en fonction du marché. Une chute soudaine des prix pourrait ainsi affecter directement l’économie du pays et ses projets en cours.
De plus, l’utilisation de ressources géothermiques pour le minage, bien que durable, pourrait poser des questions sur la gestion à long terme de ces ressources. Le gouvernement devra veiller à ce que l’exploitation reste équilibrée et durable afin de ne pas compromettre l’approvisionnement énergétique du pays.
Une expérience suivie de près par le monde
En somme, le Salvador se trouve à l’avant-garde d’une expérimentation inédite en termes d’économie et d’énergie. Si le projet réussit, il pourrait servir de modèle pour d’autres nations désireuses d’explorer les avantages des cryptomonnaies et des technologies renouvelables. Dans le cas contraire, il pourrait s’avérer être un avertissement utile sur les risques inhérents à une telle innovation.
L’énorme potentiel et les importants défis à venir ne manquent pas d’attirer l’attention de la communauté internationale, qui observe de près les développements dans ce petit pays d’Amérique centrale. Ce pari audacieux du Salvador pourrait-il transformer fondamentalement notre relation aux monnaies et à l’énergie?