En Suisse, la cité de Genève abrite une scène naissante de la blockchain, un domaine technologique en plein essor. Toutefois, certains acteurs se plaignent d’un soutien timide et ambigu de la part des pouvoirs politiques locaux. Un point de vue que réfute le Département de l’économie local.
Un climat de tension dans la communauté blockchain genevoise
Le secteur de la blockchain à Genève pourrait être l’incubateur d’une renaissance technologique et économique majeure. Pourtant, des nuages semblent s’accumuler à l’horizon pour la jeune industrie. De nombreux acteurs locaux de cette révolution technologique sentent qu’ils sont laissés pour compte, malgré leur rôle prépondérant dans la mise en forme de l’avenir numérique de la Suisse.
Lors d’une conférence en mars, les noms des représentants genevois étaient étrangement absents parmi les invités à la tribune. Une situation que Trang Fernandez, entrepreneure active dans la domiciliation d’entreprises blockchain, trouve troublante, évoquant un manque de «dialogue quotidien».
Un soutien en demi-teinte de l’État
Cette ambiance de frustration est amplifiée par l’attitude adoptée par le Département de l’économie. Il insiste sur le fait qu’il est actif dans le soutien au secteur, mais met en garde contre la notion de le percevoir comme un « »organe de promotion de la blockchain » ».
Delphine Bachmann, à la tête du Département de l’économie, défend cette approche en déclarant que la blockchain est « »une technologie, pas une fin en soi » ». Une vision qui contraste avec celle de certains entrepreneurs, qui la voient comme « »une industrie structurante et créatrice d’emplois » » selon Emilie-Alice Fabrizi, présidente de The Good Token Society.
Le statut de la blockchain : technologie ou industrie ?
Le débat sur le statut de la blockchain – est-elle une technologie ou une industrie – est en plein essor à Genève. Alors que certains la considèrent comme un simple outil au service des domaines traditionnels de l’économie, d’autres estiment que cette vision sous-estime son potentiel en termes de création d’emplois et de croissance économique.
Emilie-Alice Fabrizi évoque l’exemple d’internet dans les années 2000 qui a fait la transition d’une technologie en soutien à l’économie à une industrie à part entière, témoignage de la puissance grandissante du numérique sur l’économie mondiale.
Vers une résolution de ce conflit ?
La Direction générale du développement économique, pour sa part, affirme sa contribution en coulisses à l’évolution de la blockchain à Genève : en établissant des liens avec les entreprises nouvellement installées et les initiatives comme la Good Token Society.
Cependant, ces propos contrastent avec les réserves exprimées par certains entrepreneurs de la blockchain, qui s’inquiètent d’un manque de soutien de la part de l’Etat, au point de s’exiler vers d’autres cantons offrant des facilités financières plus attractives.
La question cruciale reste donc : de quelle manière l’écart entre le ressenti des acteurs de la technologie blockchain genevoise et la perception du soutien gouvernemental peut-il être comblé? Mais surtout, comment Genève pourra-t-elle jouer un rôle significatif dans le développement de la blockchain si un terrain d’entente n’est pas trouvé ?