De plus en plus de commerçants français envisagent d’accepter les paiements en cryptomonnaies, un phénomène en plein essor, mais qui soulève de nombreuses questions d’ordre législatif et fiscal.
Un pas vers le futur
L’association de commerçants de la rue des jardins à Metz est un exemple flagrant de cette tendance nouvelle. Grandement encouragés par leur président, Pierre Léri, ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter offrir à leurs clients la possibilité de payer en actifs numériques. Pour Léri, l’initiative, loin d’être une simple manœuvre publicitaire, est aussi un moyen de « mettre un pied dans le futur ». En attirant une clientèle de plus en plus jeune et technophile, le passage à la cryptomonnaie offre aux commerçants de nouvelles perspectives de croissance.
Une liberté encadrée
Cependant, accepter les paiements en cryptomonnaie n’est pas une opération sans risque. Thomas Shaubert, avocat spécialisé dans la fiscalité des cryptoactifs, rappelle que la législation française ne reconnaît pour l’instant que l’euro comme monnaie officielle. Les commerçants sont libres d’accepter des monnaies étrangères ou virtuelles, mais la cryptomonnaie, avec son statut légal incertain, ne fait pas exception à la règle. Sous le regard vigilant du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, les transactions en cryptomonnaie doivent être soigneusement traitées sur le plan fiscal.
Un traitement fiscal à ne pas négliger
« Si vous encaissez des paiements en Bitcoin, par exemple, vous êtes soumis à la TVA et aux impôts directs. Il convient donc de traiter finement ces sujets-là, » explique Shaubert. L’avocat messin assiste particuliers et entreprises lors de cette transition, afin de sécuriser leurs opérations financières. Selon lui, le droit des cryptomonnaies est encore en construction, mais il convient de le prendre au sérieux.
L’émergence d’un nouveau marché
Outre les préoccupations fiscales, de nombreux commerçants sont également enthousiastes à l’idée de participer au développement de cette pratique émergente. Certaines plateformes proposent déjà des solutions techniques pour faciliter les transactions en cryptomonnaie. Encouragés par la vision prospective des dirigeants de l’association comme Pierre Léri, beaucoup estiment que c’est une onde à surfer qui apportera de nouveaux bénéfices tout en respectant la législation fiscale de leur pays.
Un phénomène à suivre
Les commerçants de l’association de la rue des jardins se préparent pour le lancement de la cryptomonnaie en juin 2024. En s’appuyant sur des conseils juridiques solides et en mettant en place des logiciels et des applications adéquats, ils espèrent introduire progressivement cette nouvelle méthode de paiement dans leurs boutiques. C’est une méthode qui offre plus de flexibilité à leurs clients et promet d’attirer un public plus jeune et plus à l’aise avec ces technologies.
Les commerçants français sauront-ils s’approprier ce phénomène pour insuffler une nouvelle dynamique à leur activité ou la cryptomonnaie restera-t-elle un phénomène marginal et éphémère ? La question mérite d’ être posée.