Selon un classement récent de CoinGecko, Solana (SOL) et Sui (SUI) émergent comme les blockchains les plus rapides du marché, éclipsant nettement les autres concurrents, y compris les infrastructures EVM comme Ethereum.
Les leaders incontestés : Solana et Sui
CoinGecko a récemment dévoilé son classement des blockchains les plus performantes en termes de transactions par seconde (tps). À la tête de ce classement, deux blockchains se distinguent remarquablement : Solana (SOL) et Sui (SUI). Solana affiche une performance impressionnante avec plus de 1 000 tps, tandis que Sui enregistre près de 900 tps, des chiffres qui les placent loin devant les autres blockchains. Ces deux réseaux partagent une caractéristique notable : ils ne sont pas compatibles avec la machine virtuelle d’Ethereum (EVM).
La BSC (Binance Smart Chain) apparaît en troisième position avec 378 tps, marquant la première blockchain EVM du classement. Ethereum se trouve, quant à elle, plus loin derrière, n’atteignant que la 17e place avec une moyenne de 22,7 tps. Cependant, les chiffres avancés par CoinGecko ne représentent pas une moyenne globale depuis la création des blockchains, mais plutôt leurs performances lors de leurs meilleures journées.
Pour illustrer, Solana a atteint un pic de 1 504 tps et maintenu une moyenne de 1 053 tps le 6 avril 2024. Bien que sa capacité théorique maximale atteigne 65 000 tps, des problèmes techniques ont souvent entraîné une congestion significative, paralysant la blockchain durant plusieurs heures. Sui, pour sa part, a enregistré 854 tps en juillet 2023, notamment durant une période où le jeu on-chain Sui 8192 attirait massivement les utilisateurs.
EVM et scalability : challenges et solutions
Alors que les blockchains comme Solana et Sui affichent des performances de premier ordre, Ethereum et Bitcoin se trouvent dans une catégorie différente en termes de rapidité. Conçue pour gérer des smart contracts complexes, Ethereum a sacrifié la rapidité pour offrir une infrastructure plus flexible. Bitcoin, lui, vise avant tout à être une infrastructure monétaire robuste et résistante à la censure.
Pour pallier sa faible scalabilité et ses frais élevés, Ethereum a transféré une partie de sa charge de travail sur des infrastructures de seconde couche, les fameuses « layer 2 ». Ces solutions permettent d’améliorer significativement le nombre de transactions par seconde. Par exemple, lors de son pic, Ethereum a atteint près de 500 tps en incluant les layers 2, ce qui le placerait en troisième position dans le classement de CoinGecko.
Il est important de noter que le classement de CoinGecko intègre les layers 2 d’Ethereum mais omet ceux de Bitcoin, qui sont majoritairement sous-utilisés et auraient un impact négligeable sur le classement. Cependant, le Lightning Network de Bitcoin, bien qu’il ne soit pas une blockchain à proprement parler, joue un rôle non négligeable dans l’écosystème. Selon un rapport de la plateforme d’échange River, au moins 6 millions de transactions ont été réalisées sur le Lightning Network en août 2023, une performance prometteuse alors que le réseau est encore en phase d’expansion.
La voie vers une meilleure scalabilité
À la lumière de ce classement, une question cruciale se pose : comment les blockchains peuvent-elles continuer d’évoluer pour répondre aux besoins croissants de leurs utilisateurs ? Solana et Sui démontrent que des solutions non-EVM peuvent offrir des performances spectaculaires, mais les défis techniques restent un obstacle majeur.
Les infrastructures EVM, comme Ethereum, montrent qu’une approche hybride en combinant la chaîne principale avec des solutions layer 2 peut être une voie viable. Cependant, ces solutions doivent également être continuellement optimisées pour répondre à des besoins de plus en plus diversifiés.
Pour les utilisateurs et les développeurs, le choix de la blockchain doit ainsi être guidé non seulement par les capacités de transaction mais aussi par la stabilité, la sécurité et l’adaptabilité aux évolutions futures du secteur. Avec des blockchains émergentes comme Solana et Sui repoussant les frontières de ce qui est possible en termes de rapidité, quelles innovations peut-on attendre dans un paysage blockchain en perpétuelle mutation ?