**Le Salvador est devenu pionnier en matière de mining de bitcoins, accumulant près de 500 BTC grâce à l’énergie géothermique, et renforçant sa réserve stratégique pour l’avenir.**
Le Salvador, petit pays d’Amérique centrale, se distingue par une politique audacieuse en matière de cryptomonnaies. Depuis 2021, cette nation utilise l’énergie géothermique pour miner des bitcoins, exploitant les ressources naturelles générées par le volcan Tecapa. Cette démarche novatrice lui a permis de produire 474 bitcoins tout en évitant les énergies fossiles comme le charbon ou le gaz.
Bitcoin, la monnaie du Salvador
Depuis septembre 2021, le Salvador a adopté le bitcoin comme monnaie ayant cours légal. Malgré les critiques et les pressions du Fonds Monétaire International (FMI), cette décision a ouvert la voie à une série d’initiatives visant à augmenter les réserves de bitcoins du pays. Actuellement, le Salvador détient 5 750 BTC, soit l’équivalent de 354 millions de dollars. Une part importante de ces bitcoins est stockée dans un cold wallet sécurisé sur le territoire national.
Pour obtenir ces bitcoins, le Salvador a mis en place une stratégie d’achat quotidien. Chaque jour, le gouvernement acquiert un bitcoin, une politique réaffirmée par le président Nayib Bukele. En outre, le mining géothermique contribue à accroître les réserves nationales. Le gouvernement utilise également des ventes de passeports et d’autres services gouvernementaux pour augmenter ses avoirs en bitcoins.
Une stratégie géothermique novatrice
L’énergie nécessaire au mining est produite par une centrale géothermique, située près de l’imposant volcan Tecapa. Cette installation génère 102 mégawatts (MW) d’électricité, dont 1,5 MW sont spécifiquement dédiés au mining. La capacité actuelle permet de faire fonctionner environ 300 mineurs.
Cette approche durable contraste avec la majorité des installations de mining de bitcoins, qui dépendent souvent de sources d’énergie plus polluantes. Cette réalisation fait du Salvador un leader en matière de mining éco-responsable, démontrant qu’il est possible d’allier innovation technologique et protection de l’environnement.
Les autres nations s’inspirent du modèle salvadorien
Le Salvador n’est pas le seul pays à utiliser ses ressources naturelles pour miner des bitcoins. Le Bhoutan, par exemple, exploite ses surplus d’énergie hydraulique pour cette même activité. Plus récemment, l’Éthiopie a montré un intérêt croissant pour le mining de bitcoins, offrant des opportunités aux mineurs grâce à ses ressources énergétiques excédentaires. Aux États-Unis, le Texas a également développé des partenariats entre les mineurs de bitcoins, les autorités locales et le réseau électrique.
Ces initiatives montrent qu’il est possible pour les gouvernements de transformer leurs excédents d’électricité verte en une source de revenus durable. Cependant, malgré ces exemples inspirants, de nombreux pays continuent de voir le bitcoin comme une menace plutôt que comme une opportunité.
Le rôle des multinationales
Les gouvernements ne sont pas les seuls à explorer les bénéfices du bitcoin. Des entreprises privées comme Microstrategy ont adopté des stratégies similaires, en convertissant une partie de leurs trésoreries en bitcoins. Cette stratégie a été récemment imitée par la firme japonaise Metaplanet, qui a publié une analyse détaillant les avantages économiques de détenir des cryptomonnaies.
Adopter cette approche pourrait offrir une nouvelle perspective aux multinationales et aux investisseurs, en termes de diversification et de sécurisation de leurs actifs.
Un futur prometteur ?
Le Salvador a clairement montré que la cryptomonnaie peut jouer un rôle central dans la stratégie économique d’un pays. La question reste de savoir si d’autres nations suivront cet exemple. Avec des initiatives comme le lancement de l’ETF de BlackRock, le bitcoin pourrait se débarrasser de sa mauvaise réputation et être perçu comme un actif sécuritaire et stratégique.
La question qui demeure est la suivante : d’ici quelques années, combien d’autres nations auront-elles adopté le modèle salvadorien pour tirer parti de leurs ressources énergétiques et ainsi renforcer leur économie ?