La Corée du Nord, qui est soupçonnée d’utiliser les crypto-monnaies pour financer des armes de destruction massive, s’investirait dans le développement de sa propre devise numérique.
La Corée du Nord s’intéresse depuis longtemps aux crypto-monnaies
L’intérêt du pays pour les crypto-monnaies s’était déjà confirmé avec l’organisation en avril 2019 d’une première conférence à Pyongyang sur la blockchain. Cette dernière avait alors attiré une centaine de personnes. Une deuxième conférence est d’ailleurs prévue en février 2020 dans la capitale. En outre, le pays avait été accusé cet été d’avoir dérobé 2 milliard$ en crypto-monnaies sur diverses plateformes afin de financer des armes de destruction massive. Par ailleurs, la Corée du Nord utilisait déjà la blockchain pour contourner des sanctions économiques.
La crypto-monnaie n’a pas encore de nom. Selon Alejandro Cao de Benos, l’officiel en charge des conférences blockchain du pays, elle sera « plus comme Bitcoin ou d’autres crypto-monnaies« .
« Nous sommes encore dans les premières étapes de la création du token » clarifie de Benos. Ce dernier rajoute qu’il n’est pas question de « digitaliser le won » pour le moment, à contrario de la Chine ou du Venezuela.
Pour la Corée du Nord, ce projet est important. En effet, Bitcoin est pseudonyme, et non anonyme. De ce fait, il devient plus facile pour les gouvernements de tracer les transactions et les paiements à travers le monde. En construisant sa propre crypto-monnaie, Pyongyang pourrait définir les règles de gouvernance, les accès et l’anonymat du réseau.
Un crypto-monnaie basée sur un actif physique
Dans une interview pour le média Decrypt, de Benos a précisé la volonté du régime de développer « un token basé sur quelque chose avec une valeur physique, comme l’or, dans le marché international« . En outre, de Benos a mis en parallèle le projet avec Ripple et Paxos Gold. Le but présenté est d’obtenir un prix plus stable dans les transferts de valeur entre le régime Nord Coréen et les autres tiers. Enfin, de Benos précise que les citoyens utiliseront le won traditionnel, la crypto-monnaie sera réservée aux banques, entreprises ou organisations.
« Des personnes disparaissent »
Par ailleurs, les contrats intelligents intéresseraient fortement le pays. Actuellement, selon de Benos, le pays aurait beaucoup de mal à construire des accords en dehors de son territoire. La plupart du temps « la Corée du Nord envoie des Chinois chargés de plusieurs millions de dollars en dehors de ses frontières, mais la moitié du temps, ils disparaissent » précise-t-il.
La vidéo suivante explique de quelle manière la Corée du Nord utilise les crypto-monnaies :